Près de 216 000 femmes sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles par an.
Les féminicides illustrent tristement cette violence qui arrive tous les trois jours et peut aller jusqu’au meurtre. Le terme « féminicide » a permis de poser un mot précis sur le meurtre d’une femme en raison de son sexe. Ce sont les féministes Jill Radford et Diana Russell, qui ont publié en 1992 le livre Femicide, The Politics of Woman Killing et qui a permis la reconnaissance de ce mot.
Depuis le 1er Janvier 2020, 74 femmes ont été tué par leur conjoint ou ex-conjoint. Ce n’est pas simplement un chiffre, elles étaient avant tout des mères, des sœurs, des amies qui ne méritaient pas de perdre leur vie face à une violence illégitime. Sur 86 000 femmes agressées sexuellement, quasiment 38% ont été les victimes de leur propre conjoint. Cette question est encore beaucoup trop taboue. On se dit toujours que ce qui se passe dans le cadre familial devrait y rester, mais si on agissait, peut-être qu’un drame irréparable pourrait être évité.
Nous pouvons tous agir à notre échelle pour venir en aide à une personne victime de violence, que ce soit un homme ou une femme. Car même si la plupart des féminicides sont commis par des hommes, il existe aussi des hommes victimes de violence et il est important de s’en souvenir. Nous devons avant tout écouter ces personnes-là car même si cela paraît banal, un simple « je te crois » peut s’avérer très rassurant.
Il est possible d’accompagner cette personne porter plainte ; il faut aussi savoir qu’un dépôt de plainte ne peut être refusé compte tenu de l’article 15-3 du code de procédure pénale. Or, certaines victimes préfèrent ne pas entamer cette procédure pour diverses raisons comme le risque de représailles, plus grave encore. Dans ce cas là, il en va d’un accompagnement psychologique et physique. Pensez à prendre des nouvelles régulières de cette personne. Si vous le pouvez, le mieux serait d’héberger cette dernière.
Il est très important de savoir comment réagir si on est soi-même en situation de violences conjugales qui peuvent aller jusqu’au féminicide… Personne ne devrait avoir honte, cette situation ne démontre aucunement notre faiblesse. Pensons à en parler à nos proches qui peuvent agir et nous soutenir.
Il existe aussi des numéros d’information comme le 3919 pour les violences faites aux femmes qui propose une écoute et oriente aussi vers les organisations permettant une prise en charge. En cas d’urgence, appelons directement la police au 17.
Nous pouvons tous être victimes de violences physiques et sexuelles, il faut agir et en parler car aucune agression quelle qu’elle soit n’est anodine. Personne ne mérite de perdre la vie suite à une violence non justifiée.
Rendons hommage à ces 74 femmes en sensibilisant chacun aux féminicides et en se donnant les moyens de les arrêter.
Julia Dall’Ara
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