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Photo du rédacteurAlbert Controverses

Conflit israélo-palestinien, un conflit impérissable ? Par Léa Gasser


Le Moyen-Orient a toujours été une poudrière prête à exploser du fait de la grande mixité des peuples qui le composent. Le conflit israélo-palestinien en est le principal exemple, conflit asymétrique, religieux et territorial, l’enjeu est simple : une seule terre pour deux peuples. Si de nombreux pays ont tenté d’intervenir à l’échelle internationale, le processus de paix reste inachevé ce qui n’annonce pas la fin du conflit dans un futur proche.


Il faut remonter à la fin du XIXe siècle pour comprendre les origines du conflit israélo-palestinien, période pendant laquelle le sionisme émerge, impulsé par Théodore Herzl. Il s’agit d’un mouvement de nationalisme juif qui s’inscrit dans un contexte plus global de nationalismes européens. Ce projet se concrétise à la fin du XIXe siècle quand des milliers de juifs se réfugient en Palestine après les vagues de pogroms.

Ensuite, en 1917, le Royaume-Uni, qui possède un mandat en Palestine, promet la création d’un « Foyer National Juif » avec la déclaration Balfour. Néanmoins, ce n’est pas aussi simple que ça, en 1947 les britanniques remettent leur mandat à l’ONU qui établit un plan de partage des terres de la Palestine. Il prévoyait la création d’un État juif et d’un État palestinien au sein du même territoire ; s’il est accepté à l’ONU, il est rejeté par les Palestiniens et les États arabes voisins.


Pourtant, l’État d’Israël est bel et bien créé le 14 Mai 1948 et à partir de là, trois guerres vont se succéder pour anéantir Israël. La première au lendemain de sa création, puis en 1967 se déroule la guerre des « Six-Jours » et en 1973 la guerre du Kippour. Elles sont toutes les trois remportées par Israël et ont entraîné des annexions de territoires et des transferts de population qui ont attisé le conflit. Dès lors Israël semble exister en fait mais pas en droit : Israël a su montrer sa supériorité militaire sur les autres États arabes et a aussi réussi à mettre au point l’arme nucléaire. Israël en tant qu’État existe bel et bien. Qu’en est-t-il des États arabes ? Aucun n’accepte de reconnaître officiellement un État israélien.



Il a fallu attendre la fin des années 70 pour qu’Israël soit reconnu partiellement en tant qu’État. En 1978, le Président égyptien Anouar El-Sadate entame des pourparlers avec Israël pour récupérer ses territoires en échange de la paix et de la reconnaissance de l’État d’Israël ; il s’agit de la solution traditionnelle en relations internationales de la paix contre les territoires. Les israéliens vont l’accepter avec les accords de Camp-David, toujours en vigueur aujourd’hui. Les palestiniens se retrouvent alors seuls à lutter contre Israël en utilisant plusieurs méthodes : des opérations terroristes sont menées notamment la prise d’otages d’athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 ainsi qu’une intifada c’est-à-dire un soulèvement de la jeunesse palestinienne dans les territoires occupés par Israël. La lutte armée se caractérise donc par une violence de grande ampleur.


Comment faire face à une situation de tensions extrêmes qui paraît bloquée ? Un processus de paix va être entamé par le premier ministre israélien Rabin et le dirigeant palestinien Yasser Arafat aboutissant aux Accords d’Oslo en 1993. Il s’agit d’un plan de paix qui aurait dû se dérouler en deux parties : les palestiniens devaient accepter de reconnaître Israël en tant qu’État et, en échange, Israël devait rendre les territoires et accepter la création d’une « autorité palestinienne ». Ensuite, les accords prévoyaient une paix complète avec tous les États arabes qui devaient reconnaître Israël en tant qu’État tandis que la Palestine devait devenir un État indépendant. Malheureusement ce n’est jamais arrivé, seule la Jordanie a décidé de faire la paix et de reconnaître Israël en 1994 avec les accords de Wadi Araba.


Alors quelle est la situation actuelle ? Les accords d’Oslo sont au point mort, rien n’a bougé depuis 1995 car le premier ministre israélien Rabin a été assassiné par un israélien d’extrême droite. Ce qui a entraîné l’arrivée au pouvoir de premiers ministres moins favorables au processus de paix. Par ailleurs, une seconde intifada est déclenchée au début des années 2000, elle met un terme au processus d’Oslo et divise les palestiniens avec d’un côté les partisans de la négociation (FATAH en Cisjordanie notamment) et de l’autre côté ceux de la lutte armée, qui veulent conquérir Israël et le remplacer par un État islamique (HAMAS à Gaza). Les attentats suicides commis par les palestiniens hostiles à Arafat mettent aussi en échec le processus de paix.

Il existe de nombreux autres points de blocage tout aussi importants ; notamment, la question des réfugiés palestiniens et du droit au retour : comme les israéliens ont colonisé un grand nombre de territoires palestiniens, les populations palestiniennes sont minoritaires à Jérusalem. Si les israéliens laissent revenir les millions de palestiniens ils redeviendront minoritaires mais ils ne peuvent pas non plus refuser le droit de retour politiquement parlant.


Il y a aussi la question du statut de Jérusalem : les deux parties ont toujours voulu en faire leur capitale. La situation est d’autant plus compliquée depuis 2019 avec la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël. Dès lors, il empêche la réalisation des accords d’Oslo ce qui accentue le problème. On peut donc considérer que la présidence de Donald Trump aura eu un effet paradoxal sur le conflit ; car d’un côté, le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem montre qu’ils ne peuvent plus être arbitres du conflit du fait de leur perte de neutralité. D’un autre côté, Donald Trump a favorisé la reconnaissance d’Israël par deux nouveaux pays arabes, les Émirats Arabes Unis et le Soudan.

Plus récemment, en 2021 ont eu lieu une série d’affrontements entre Israéliens et Palestiniens. Israël aurait effectué plus de 1 500 bombardements sur un territoire palestinien densément peuplé, faisant de nombreuses victimes. Tandis que les Palestiniens ont lancé plus de 4 000 roquettes depuis la bande de Gaza en direction de villes et de villages du centre et du sud d’Israël. Si les hostilités ont pris fin avec un accord de cessez-le-feu, elles ont repris en Août dernier.


La situation paraît donc complètement bloquée, néanmoins, on peut constater deux options de paix. D’un côté, la solution traditionnelle de paix contre les territoires, en 2000, le président américain Bill Clinton tente à nouveau un sommet israélo-palestinien à Camp David, mais c’est un échec. D’un autre côté, une solution de paix émergente : la revendication de la citoyenneté palestinienne par les Palestiniens et donc de l’égalité politique sur le modèle des Arabes israéliens. À ce sujet, en 2003, Israéliens et Palestiniens se sont engagés à mettre en application les termes d’une feuille de route pour la paix au Proche-Orient. Cette dernière comportait un calendrier et des dates limites à respecter. La création d’un État palestinien indépendant, démocratique et viable était affirmée. En 2006, Mahmoud Abbas, successeur de Yasser Arafat, œuvrait pour la création d’un État palestinien. Mais les récents affrontements prouvent bien que la paix dans cette région est impossible et que ce conflit demeure impérissable.






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