Ce n’est pas dans mes coutumes de citer des personnalités religieuses. Mais il faut une première à tout. J’ai découvert récemment ce discours de l’Abbé Pierre que je vais retranscrire ici pour ceux et celle qui ne l’auraient jamais lu ou entendu. Il est très facilement trouvable et je vous incite à l’écouter. Je trouvais qu’il rentrait parfaitement dans le thème de ce numéro et qu’il était surtout très en phase avec l’actualité c’est pourquoi j’ai décidé de lui donner un coup de pouce (même s’il n’en a pas vraiment besoin).
« La voix des sans voix » prononcé au Palais des Congrès de Paris en 1984:
« Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides, et qui ayant tout, disent avec une bonne figure, une bonne conscience : « Nous qui avons tout, nous sommes pour la paix ! ». Je sais ce que je dois leur crier à ceux-là : les premiers violents, les provocateurs de toute violence, c’est vous ! Quand le soir, dans vos belles maisons, vous allez embrasser vos petits-enfants, avec votre bonne conscience, vous avez probablement plus de sang sur vos mains d’inconscients, au regard de Dieu, que n’en aura jamais le désespéré qui a pris les armes pour essayer de sortir de son désespoir. Mais ne nous trompons pas, il n’y a pas de violence qu’avec des armes, il y a des situations de violences.
Il y a tel et tel peuple du monde que je connais très bien, où j’ai été tant de fois et où il n’y a plus aucune espérance pour la foule des plus petits. Aucune espérance d’apprendre à vivre. Et j’avais crié, vous les riches – il y a des riches qui sont honnêtement riches – vous avez le devoir de dépenser. Ceux qui stockeraient dans des coffres de banque de l’or, des bijoux, qui les accumuleraient comme un trésor. Car la fortune dans les temps d’épreuve doit être partagée, venant au secours, en créant des entreprises viables pour donner de l’emploi et du salaire. »
L’Abbé Pierre
Je ne peux qu’être d’accord avec ce qui est dit. Je ne peux qu’être d’accord sur le constat qui est fait. Si j’arrive à la même conclusion, c’est par une lecture marxiste de la société et non religieuse comme le fait l’abbé Pierre. Mais après tout, ne dit-on pas que Jésus était le premier socialiste ?
Arthur Bauchet