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  • Photo du rédacteurAlbert Controverses

De quoi les violences policières sont réellement le nom?- Fahim Bounoua

Dernière mise à jour : 10 nov. 2020

Qu’est ce qu’une violence policière ? Voyons d’abord ce qu’une violence policière n’est pas. La police a besoin d’être violente, d’user de force. Nous, citoyens, vivons en société et nous avons donc accepté d’abandonner notre pouvoir de nuisance pour, en échange obtenir de l’Etat qu’il nous protège. C’est ce qu’on appelle le Contrat social chez Rousseau.


Donc, pour maintenir l’ordre, pour que ça ne soit pas le chaos et qu’on ne se fasse pas agresser, violer ou tuer, l’Etat est obligé de faire usage de la violence : il y a une violence légitime de la part de l’Etat pour maintenir l’ordre et protéger ses citoyens. Donc ce n’est pas ça une violence policière. La police est obligé de faire usage de force, elle ne peut pas ne pas être violente, car comme le disait Blaise Pascal “La justice sans force est impuissante, la force sans justice est tyrannique”. Il faut donc trouver le juste milieu, avoir à la fois la force mais aussi la justice. Il faut opposer aux criminels, petits et grands délinquants (mais aussi aux hommes politiques, dont on voit parfois que la justice ne leur oppose aucune force) une force proportionnée à ce qu’ils font ou ont fait. Il n’est alors pas question de dire que la police doit être non violente, car si les policiers et les gendarmes veulent faire appliquer la loi et être respectés, ils doivent faire usage de violence.Mais alors qu’est ce qu’une violence policière ? C’est une violence commise par un policier, dans le cadre de ses fonctions, et qui se situe en dehors du cadre de la loi, c’est à dire qu’elle est disproportionnée par rapport à la menace qu’il y a en face. Il faut alors se rendre compte que les violences policières existent.

En regardant certaines vidéos ont peut difficilement nier que certains policiers font des abus et usent de trop de violence face à une menace ridicule. Mais il existe aussi des cas où c’est beaucoup plus litigieux, où on ne sait pas si la violence exercée par les policiers est une violence policière ou non. Par exemple, lorsque des CRS lors d’une manifestation des Gilets Jaunes (à tout hasard) s’amusent à prendre en “fer à cheval” tous les manifestants puis à refermer le fer à cheval pour les encercler totalement, et à frapper et gazer les manifestants.


Peut-on parler de violence policière dans ce cas ? Il ne s’agit pas là d’un acte isolé, comme le serait un CRS qui fait un croche patte à un manifestant pour le faire tomber, le CRS ne prend jamais d’initiatives : il est là où on lui dit d’être et il fait ce qu’on lui dit de faire. Le CRS n’est pas un tacticien, c’est “au-dessus” que tout ça est décidé. Ca pose évidemment la question de jusqu’où est prêt à obéir un CRS, et ça peut rappeler l’expérience de Milgram. C’est donc l’Etat (ou ses représentants) qui prend les décisions. Mais ce qui est intéressant c’est qu’Emmanuel Macron disait en Mars 2019 (5 mois après le début des manifestations des Gilets Jaunes) qu’il n’y a pas de violence policière, que ça n’existe pas.


Donc pour Emmanuel Macron, si nous reprenons la définition de violence policière : toutes les violences commises par les policiers contre des manifestants se font dans le cadre de la loi. Cela nous semble invraisemblable que de telles choses puissent être dites ou même pensées, mais cela témoigne bien d’une séparation entre les classes dirigeantes et la population générale qui va manifester, comme si elles vivaient dans deux mondes différents. Les policiers sont dans une position très délicate, ils doivent à la fois faire respecter la loi, avec un arsenal militaire (les gazs lacrymogènes, les lanceurs de balles de défense ou encore les grenades de désencerclement ont tous été créés et utilisés dans des contextes de guerre en premier lieu), qui ne permet pas de ne pas faire de dégâts, ils doivent absolument respecter les ordres sans vraiment se poser de questions et sont sans cesse accusés, détestés par la justice populaire (en témoigne des protestations contre la police, des discussions pour dissoudre la police ou encore les généralités de formule comme ACAB ou All Cops Are Bastard), tout ça fait que le taux de suicide chez les policiers est nettement plus élévé que dans le reste de la population générale. Les policiers sont exténués, leur but n’est pas de réprimer les manifestations mais plutôt de faire respecter la loi, les seules personnes qu’ils protègent c’est la classe dirigeante de notre pays.


Cessons de nous battre entre nous, manifestants et représentants de l’ordre car finalement nous sommes pareils : nous en avons marre du pouvoir en place. Policiers, cessez d’être le bras armé des classes dirigeantes et aidez nous à renverser ce système.



Fahim Bounoua



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