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  • Photo du rédacteurAlbert Controverses

SOCIETE : La traite Arabo-Musulmane, génocide délibérément masqué.

« Les seuls peuples à accepter l’esclavage sont les nègres, en raison d’un degré inférieur d’humanité, leur place étant plus proche du stade animal ». -Ibn-Khaldum- historien tunisien.

Les Occidentaux sont acculturés et tenus depuis leur enfance par les livres d’Histoire du collège et du lycée, par une espèce d’éternel pardon et d’inépuisable repentance. Pardon que l’on doit chaque jour aux faits des anciens Etats ayant pratiqué l’esclavagisme sur le continent africain. Période sombre et cruelle de 4 siècles avec 13 millions d’hommes, de femmes et d’enfants noirs conduits en esclavage. Y a-t-il ici matière à trouver un autre sens ridicule au « fardeau des Occidentaux » ?


Beaucoup pensent que la pratique barbare de l’esclavagisme vient des Européens et considèrent même qu’on trouve le plus grand racisme chez les Blancs européens, de ce fait. Pourtant, on le verra par la suite, s’il perdure encore aujourd’hui un racisme envers les populations noires, il n’existe que marginalement en Europe si on compare son existence avec celui institutionnalisé dans les pays arabes et africains eux-mêmes.


La traite trans-atlantique a été reconnue depuis longtemps comme un crime contre l’humanité mais le monde arabe de son côté n’a pas encore fait son meaculpa sur la question. Situation logique puisque seuls les Occidentaux sont majoritairement dotés de la culture de la remise en question systématique. Nous sommes les seuls à nous remettre perpétuellement en cause et ce, depuis Homère. Les seuls à être continuellement en « auto-critique », jusque parfois nous haïr car nous préférons la culture à la tradition. C’est ce qu’en disait l’anthropologue C.L Strauss.Au contraire de la tradition qui est un socle d’attitudes qui ne mutent que très peu des convictions originelles, la culture est le fait de constamment changer de position, pensées, attitudes. La tradition est un socle de béton insensible au changement, qui embrasse la continuité de mêmes pratiques, dans le temps.


La traite orientale


À partir de l’année 652 et du traité du Baqt ( ‘bahrt’ ) débute la traite arabomusulmane durant laquelle seront vendues des populations d’Afrique et d’Europe caucasienne. La première population à en pâtir fût celle des Slaves durant toute l’époque carolingienne avant que l’expansion islamique ne soit arrêtée dans les Pyrénées par des Etats européens devenus puissants.


Cette traite orientale s’étend sur 13 siècles ( jusque « officiellement » 1920 ) et fait plus de 17 millions d’esclaves en tout. Elle concerne les pays du Maghreb, la Turquie, l’Afghanistan, l’Irak, la Transjordanie, l’Iran, le Bahreïn, le Koweït, le Qatar, l’Arabie Saoudite, l’Oman, la Mauritanie… et l’Espagne arabe sous les conquêtes musulmanes d’Al-Andalous. A contrario de la traite occidentale, celle-ci peut être qualifiée de génocide en plus d’être un crime contre l’humanité.


Un « génocide voilé », comme disait le chercheur et économiste franco-sénégalais Tidiane N’Diaye dans son livre du même titre. Un génocide dans la mesure où, contrairement au traitement majoritaire des esclaves durant la traite occidentale, ceux d’Orient étaient systématiquement castrés par les esclavagistes arabes. Et comme « la castration empêche toute possibilité de descendance, toute possibilité de se transmettre », ce fût donc une extinction ethnique, génocidaire.


D’ailleurs, la diaspora noire sub-saharienne représente aujourd’hui plus de 70 millions d’individus, aux Etats-Unis, au Brésil, en Europe et aux Caraïbes notamment. Mais cette diaspora est celle des descendants d’esclaves de la traite occidentale, tandis que la diaspora africaine descendante d’esclaves en terre d’Islam est quasiment inexistante. Si on dénombre aujourd’hui plus de 45 millions d’esclaves contemporains dans le monde, la majorité est située dans des pays arabes. Les marchés de Noirs en Libye s’inscrivent aujourd’hui dans la continuité de ces anciennes pratiques. Les femmes servantes sénégalaises ou érythréennes à qui on prend les passeports au Liban, ou encore les étudiants africains vivants au Maghreb, sont traités d’une façon ignoble…


Au Maghreb, on peut entendre aujourd’hui encore les termes de : « kahlouch », « azi », « abd », « khel », « barcha »… et d’autres horreurs pour définir les personnes noires. On peut lire sur certains panneaux publicitaires de propriétaires immobiliers à Casablanca : « Interdiction de louer des appartements aux Africains ». En Tunisie, à Djerba, encore aujourd’hui, il est écrit « Affranchi par » sur les actes de naissance des descendants d’esclaves. D’ailleurs, les Tunisiens noirs décédés sont enterrés au « Cimetière des esclaves » dans la même ville…


On rappelle que les pays les plus réticents ont aboli l’esclavage très tardivement : l’Arabie Saoudite en 1968, la République islamique de Mauritanie en 1980, le Pakistan en 1992 pour ne citer qu’eux.

Avant de terminer, on se demandera pourquoi ce pan de l’histoire fût complètement et délibérément oublié. Certains professeurs de l’IEP d’Aix-en-Provence, dans un cours dédié aux premières années sur les migrations, expliquaient que : « … c’est avant tout pour la solidarité du continent… ».


Il est permis d’en douter puisque l’on vient d’expliquer à quel point il ne persiste que très peu de solidarité entre les communautés sur le continent.

On rappelle aussi que, si les traites esclavagistes forment la licence diachronique entre communautés et attisent le racisme, on ne peut pas oublier la traite intra-africaine. Un système d’esclavage entre tribus et sociétés africaines fût institutionnalisé bien avant l’arrivée des Arabes et des Européens, qui a fait plus de 11 millions d’esclaves.


De plus, une solidarité ou une union africaine paraît compliquée dans la mesure où la vie se fait au niveau local, entre tribus et villages qui communiquent très peu entre eux. On assiste tous les deux ans à la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) qui voudrait montrer, le temps d’un tournoi de football, que le continent est uni. N’est-ce qu’une impression ?


Alors, pourquoi ce sujet n’est-il pratiquement jamais abordé par les intellectuels arabes et africains ? Pourquoi les seuls Occidentaux sont-ils visés ? Serait-ce parce qu’ils se remettent constamment en question ?


Il n’y a pas d’échelle de la violence ni de monopole de la souffrance mais qu’on ôte un temps la responsabilité de ce crime aux seuls Européens. Que les intellectuels et gouvernements des pays Arabes et Africains fassent leur autocritique avant de se permettre de juger les Occidentaux sur leur repentance déjà bien entamée.


Par Bertrand de Blois

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