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  • Photo du rédacteurAlbert Controverses

Septembre 2020 - Édito

Dernière mise à jour : 7 nov. 2020

Plus de la moitié de l’humanité enfermée chez elle pendant des mois : cela

semblait inimaginable, et pourtant…Nous avons tous tourné en rond chez nous, avons essayé de nous mettre à la broderie, au yoga, au japonais, nous avons tous rempli des « autorisations de sortie » comme des collégiens pour pouvoir faire la moindre course.

Alors, le 11 mai en France a sonné comme une libération. « Qui ne s’est jamais laissé

enchainer, ne saura ce qu’est la liberté » chantait Serge Gainsbourg. Il est vrai que c’est une fois qu’on nous en prive qu’on réalise à quel point cette liberté est précieuse. C’est pourquoi, malgré les risques qui planaient, le 11 mai 2020 les gens sont sortis, se sont promenés, se sont rencontrés, ont tout fait pour rattraper ces mois d’enfermement.

Déclinable à l’infini, être libre c’est être libre d’aller où l’on veut, d’être et d’aimer qui l’on veut, de parler, de penser, d’agir comme on le veut. Qu’elle soit d’esprit ou de corps, dans la fiction ou dans la réalité, d’hier ou d’aujourd’hui l’Homme a toujours été prêt à mourir pour la liberté. Premier principe de notre devise nationale, objet de révolution international, la liberté est le bien le plus cher à l’Homme et la lui retirer c’est avoir sur lui l’emprise la plus totale, c’est appliquer la sanction ultime. Et pourtant, beaucoup subissent cette sanction arbitrairement.

Les prisonniers politiques à travers le monde, les Ouighours enfermés dans les camps chinois, les natifs américains ou australiens dans leurs réserves…Selon la fondation Walk Free environ 45,8 millions d'humains étaient maintenus en esclavage dans le monde en 2016, dont environ 50 % en Inde, en Chine et au Pakistan.

Et à quoi cela sert-il d’être libre de ses mouvements quand son esprit et sa parole

sont sous scellés ?

Dans de trop nombreux endroits encore, préserver sa liberté de mouvement, voire sa vie, c’est renoncer à sa liberté d’expression. Chaque jour des journalistes qui y ont dédié leur vie sont menacés, enfermés ou abattus pour avoir dit « non » au silence et ce, pas uniquement dans les pays en guerre ou soumis à un régime autoritaire. En 2018, on comptait dans le monde 40 journalistes assassinés et plus de 300 emprisonnés, , avec le plus fort taux de reporters détenus en Chine, Turquie, Iran, Syrie et Vietnam . Au Mexique, république fédérale en paix, s’exprimer librement sur les agissements des cartels, la corruption, c’est mettre sa vie en danger. Plus d’une centaine de professionnels de l’information ont été tués au Mexique depuis 2000 et tous



les moyens sont bons pour faire taire ceux qui fouillent un peu trop. « La retraite ou le

plomb » devient un choix inévitable.

Limiter la liberté, menacer ceux qui la défendent, c’est attaquer l’ensemble des

droits humains. Alors la liberté que nous avons acquise, il faut la chérir, la préserver

mais surtout l’utiliser pour qu’elle puisse s’étendre à tous ceux qui souffrent de son

absence car pour reprendre la célèbre citation de Jacques Prévert « un seul oiseau en cage, et la liberté est en deuil »...


Lili Auriat

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