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Photo du rédacteurAlbert Controverses

« Plus belle la mairie » : le feuilleton politique des élections municipales à Marseille

Dernière mise à jour : 24 oct. 2020

En 2016, Netflix a essayé de surfer sur la particularité de la ville de Marseille - et de son personnel politique – en sortant la série « Marseille ». Gérard Depardieu y incarnait le maire de Marseille, ancré dans sa ville depuis 20 ans, à la veille des élections municipales où son bras droit, joué par Benoît Magimel, décide se présenter contre lui. Echec cuisant s’il en est, cette série s’exporte pourtant très bien au Brésil et en Russie mais a beaucoup de mal à séduire le public français. Pourquoi ? Parce que les retournements politiques rocambolesques, notamment ceux du dernier épisode de la saison 1 avec le vote du Conseil Municipal pour élire le maire - semblaient très peu réalistes et bien trop loin de la réalité marseillaise.Pourtant …

Pourtant 4 ans après, les scénaristes de Netflix doivent s’arracher les cheveux en voyant que leur scénario était finalement plus soft que la réalité elle-même. En effet, le 4 juillet 2020, la réalité a dépassé la fiction à Marseille. Les élus marseillais ont fait mieux que des acteurs, mieux que des scénaristes, mieux que Netflix. Ils ont offert un spectacle encore

jamais vu : un feuilleton politique comme jamais produit en France.


Le synopsis du feuilleton :

La politique marseillaise mériterait une série rien que pour elle. Déjà, il y aurait un feuilleton à faire sur chaque organisation politique présente à Marseille :

A droite on imagine facilement un feuilleton de mafieux : entre trahissions, corruption et

coup montés. Dans le rôle du parrain il y aurait bien sûr Jean-Claude Gaudin, l’animal

politique de 80 ans, régnant en maître depuis 25 ans. La guerre fratricide pour lui succéder à la tête de son empire aurait opposé Renaud Muselier et Martine Vassal dans la saison 1.

Martine Vassal, finalement proclamée héritière, serait devenue l’héroïne dans la saison 2 après la mort (politique) de Gaudin, héritant donc de son empire mais aussi de ses nombreuses casseroles. Car 25 ans à la tête d’une mairie ou d’une mafia, ça en laisse des

traces … A gauche on visualise plutôt un feuilleton à l’eau de rose : entre mariages, divorces et retrouvailles. Un divertissement moins violent mais tout aussi agaçant, avec des personnages qui vont et qui viennent sans cesse. Qui reviennent surtout. Le groupe d’amis de ce feuilleton aurait été constitué des membres du PS, de EELV, du PCF et même de LFI : Benoît Payan, Michèle Rubirola, Sébastien Barles, Sophie Camard … Mais les amis seront-ils unis jusqu’à la fin ? Du côté de l’extrême droite, ça serait plus sombre, on voit bien un feuilleton policier type polar : entre peur, suspens et imprévus. Stéphane Ravier incarnerait un commissaire taciturne, voulant faire respecter l’ordre et la loi dans la ville en faisant surtout régner la peur. Une série à vous glacer le sang.


Une bouillabaisse électorale :

Tâchons de faire un petit récapitulatif des forces politiques en présence à la veille des

élections municipales marseillaises de 2020.

- La droite - à la tête de la mairie depuis 25 avec Jean-Paul Gaudin - propose Martine

Vassal – présidente de la métropole Aix-Marseille - comme candidate sur une liste LR.

La droite compte donc garder la seconde ville de France dans son sillage en envoyant la protégée de Jean-Paul Gaudin. Cependant, la droite doit compter sur la candidature indépendante de Bruno Gilles, sur une liste LR dissidente. Bruno Gilles, soutenu par le président de la région PACA Renaud Muselier (qui joue dans la saison 1 du feuilleton de mafieux), n’apprécie que très peu Martine Vassal. Oui, parce que Martine Vassal est controversée autant dans le camp adverse que dans son propre camp. Ce qui est tout de même très peu pratique à la veille d’une élection municipale …

- La gauche, divisée depuis toujours à Marseille, réussie à trouver un terrain d’entente autour d’un « mouvement unitaire».

Le Printemps Marseillais est né. Il rassemble le PS, EELV, le PCF et même quelques Insoumis. L’écologiste Michèle Rubirola devient tête de liste. Une large union de la gauche, donc ? Pas vraiment. Très vite les écologistes de EELV se détournent du mouvement. Ils montent une liste autonome et Michèle Rubirola

est suspendue par son ancien parti. Les écologistes marseillais de EELV ont en effet senti le vent en poupe, la fameuse « vague verte ». Seulement, à Marseille, c’est le mistral qui souffle. Rien à voir avec les vents habituels. Ils ont donc été balayé dès le premier tour.

Les autres grands absents de ce mouvement sont les Insoumis. Bien que Mélenchon fût un temps mentionné comme potentiel candidat (dans cette ville qu’il connaît si bien !), aucune liste de La France Insoumise n’est finalement déposée. La France Insoumise soutient tout de même le mouvement du Printemps Marseillais, de loin. Seule Sophie

Camard, députée suppléante de Jean-Luc Mélenchon, est candidate avec le Printemps Marseillais dans un des huit secteurs de la ville.

- L’extrême droite, réelle puissance politique locale depuis les années gaudiennes, est très attendue lors de cette élection. Stéphane Ravier est devenu une figure politique marseillaise: on l’entend beaucoup, on le voit beaucoup mais on ne sait pas à quoi il sert concrètement … Il avait l’ambition pourtant de renverser la droite et de gagner l’élection. Il voulait créer la « surprise » (qui ressemble plutôt à un cauchemar) avec une victoire du RN à Marseille. La plupart des médias l’ont suivi dans cette voie, annonçant que Marseille était sur le point de basculer à l’extrême droite. C’est tout ? Non ! Il reste Samia Ghali, la seule et l’unique.

- L’ancienne sénatrice du PS Samia Ghali décide d’y aller seule (comme à chaque fois).

Avec son propre parti créé pour l’occasion : « Marseille avant tout » (qu’elle aurait pu

appeler « Mairie avant tout »). Classé « divers gauche » son parti (soit donc elle-même) refuse de rejoindre le Printemps Marseillais dans l’alliance des gauches. Pas pour le moment en tout cas …

Et les macronistes ? La débâcle. Ils ont été si peu présents lors de cette élection qu’il est inutile de les mentionner dans cet article.



Des matchs électoraux à faire rougir l’OM :

Petit point sur le classement général avant le début du match : les sondages. Tous donnent Martine Vassal (LR) en tête ou au coude à coude avec Stéphane Ravier (RN). Aucun institutvni aucun média ne prévoit une victoire du Printemps Marseillais, troisième à chaque fois et parfois même talonné par EELV.

Scores du premier match : les résultats du premier tour. Michèle Rubirola du Printemps Marseillais arrive en tête, avec 23% des voix. Suivie de Martine Vassal des Républicains deuxième avec 22% des voix. Stéphane Ravier du Rassemblement National n’a finalement surpris personne avec ses 19%. Bruno Gilles se glisse à la quatrième place avec 10%. Loin

derrière, Samia Ghali de « Marseille avant tout » obtient 6,4% des voix.

Comme quoi, à Marseille, les choses ne se passent jamais comme prévues ou du moins jamais comme les sondages les prévoient.

Scores du match retour : les résultats du second tour. Michèle Rubirola termine largement en tête des suffrages avec 39% des voix et 4 secteurs soit donc : 42 sièges au Conseil Municipal. Martine Vassal, éternelle deuxième, (battue dans son propre secteur) finit avec 29% des voix et 3 secteurs soit donc : 39 sièges au Conseil Municipal. Stéphane Ravier finit troisième avec 0 secteurs mais tout de même 9 sièges au Conseil Municipal. Samia Ghali s’étant battue jusqu’au bout (en trichant …) remporte 1 secteur et 8 sièges au Conseil Municipal. Bruno Gilles, le dissident LR, n’obtient pas de secteur mais dispose de 3 sièges au Conseil Municipal. Michèle Rubirola - bien qu’étant en tête avec 39 % des voix – ne peut donc toujours pas être déclarée maire de Marseille. L’issue du troisième tour, c’est-à-dire l’issue du vote du Conseil Municipal, est encore incertaine. Le Printemps Marseillais peut compter sur ses 42 conseillers mais n’a pas la majorité absolue (51 conseillers). Pour être élue maire par le Conseil Municipal, Michèle Rubirola devra compter sur d’autres soutiens.

Mais la droite ne compte pas se laisser faire ! Même en étant dix points derrière avec 29% des voix, il reste une chance à la droite de prétendre au « trône » et de renverser la tendance. Les Républicains comptent 39 conseillers et 3 conseillers dissidents. Soit donc 42 conseillers en tout, à égalité avec le Printemps Marseillais.

La chose importante à savoir – si ce n’est la chose la plus importante à savoir – c’est que Marseille est une ville « d’arrangements ». Tout le monde peut trouver un accord avec tout le monde … C’est « magouilles et compagnie » se plaît-on même à dire.


Une élection en trois tours : le mépris du peuple marseillais.

Les élections municipales à Marseille sont un peu particulières. Déjà, la classe politique marseillaise vaut le détour, comme nous l’avons vu. Ensuite Marseille est la seule ville de France avec Lyon et Paris où le vote se fait par secteurs. Explications : en 1982 la loi PLM

est votée. Elle modifie le code électoral relatif à l’élection des conseillers municipaux des villes de Paris, Lyon et Marseille. Concrètement cette modification entraîne le vote par « secteurs ». Marseille, par exemple, est divisée en 8 secteurs avec en tout 101 conseillers municipaux. Cette loi permet donc à des maires d’être élus en ayant moins de voix que leurs adversaires. Un secteur regroupant entre 1 et 3 arrondissements, et donc plus ou moins de

conseillers, il devient facile de fausser l’élection. Il est donc tout à fait possible de devenir maire avec plus de conseillers municipaux mais moins d’électeurs. Et c’est là que les choses intéressantes entrent en jeu. Car tous les moyens sont bons pour gagner la mairie … Les

enchères sont donc lancées ! Qui serale plus offrant entre Stéphane Ravier du RN et ses 9 voix ou Samia Ghali du parti de Samia Ghali et ses 8 voix ? Tous deux pouvant faire pencher d’un côté ou de l’autre les scrutins … Durant la semaine qui précéda le Conseil Municipal du 4 juillet, ce fut le branle-bas de combat à Marseille. De découvertes en découvertes, d’arrangements en arrangements. Les marseillais eux-mêmes ne savaient plus où donner de la tête. Ils ont été finalement les grands exclus de l’équation électorale. Alors même qu’ils avaient voté ! Comme quoi à Marseille 101 conseillers municipaux valent mieux que presque 870 milles habitants.


« Magouilles et compagnie » et « arrangements » : la valse de Vassal et les calculs decSamia Ghali.

Sortez vos calculettes. Il faut donc 51 voix pour que le (la) maire soit élu(e) (majorité

absolue). Le Printemps Marseillais a 42 conseillers. Les Républicains en ont 39. Mais Les Républicains ont conclu avec le dissident Bruno Gilles de retirer Martine Vassal contre l’assurance de ses trois conseillers. Les Républicains passent donc à 42 conseillers. Bruno Gilles aura donc fini par avoir la tête de sa rivale …

Il faut dire que Les Républicains n’ont pas hésité longtemps non plus. Entre rester crédibles en maintenant la candidature de Martine Vassal, accusée de fraudes électorales par procurations, ou se ridiculiser en présentant un candidat pour qui les marseillais n’ont pas

voté - ni pour les mairies de secteurs, ni pour qu’il soit maire - mais pouvant rassembler les voix de Bruno Gilles ... Le choix a vite été fait. Guy Teissier est donc devenu du jour au lendemain le probable futur maire de Marseille.

Mais 42 conseillers contre 42 conseillers cela égalité. Personne n’a la majorité absolue …

L’élection du maire par le Conseil Municipal est simple : un tour de vote est organisé, le

candidat remportant la majorité absolue (51 voix) est élu maire. Si la majorité absolue des voix n’est pas obtenue au premier vote, un second vote est organisé. Si la majorité absolue des voix n’est toujours pas obtenu lors de ce second vote, un troisième et dernier vote est

organisé. Lors de ce dernier vote, si la majorité absolue n’est pas obtenue par l’un des candidats, la majorité relative suffit et le candidat ayant donc le plus de voix est élu maire.

C’était le scénario envisagé ce samedi 4 juillet. Si aucun « arrangement » n’avait été trouvé avec les deux autres forces politiques présentes (le Rassemblement National et Marseillecavant tout) alors la mairie se serait jouée sur le troisième vote.

Cependant, ni le Printemps Marseillais ni Les Républicains n’auraient eu de majorité relative lors du troisième vote puisqu’ils avaient tous les deux 42 conseillers, soit une égalité des voix. Et que se passe-t-il en cas d’égalité des voix lors du troisième vote ? En cas d’égalité lors du troisième vote du Conseil Municipal, c’est le candidat le plus vieux qui remporte l’élection.

La désignation de Guy Teissier comme candidat LR, doyen du Conseil Municipal avec ses 75 printemps, n’était donc pas une simple coïncidence ?

En proposant Guy Teissier la droite a en réalité à la fois rejeté les accusations de fraudes qui pesait sur Martine Vassal, a récupéré les trois conseillers de Bruno Gilles et s’est assurée une victoire en cas d’égalité au troisième vote puisque Guy Teissier est plus vieux que Michèle Rubirola. Un trio gagnant, donc. La droite a donc préféré proposer comme maire un candidat– n’ayant absolument pas contribué à la campagne et pour qui les marseillais n’ont

absolument pas voté – au poste de maire, dans le seul espoir de gagner cette élection. Voilà

où les « arrangements » mènent.

Mais...

Forte de sa victoire dans les quartiers Nord contre le candidat du Printemps Marseillais qui ne s’était pas retiré après le premier tour, Samia Ghali est annoncée comme la faiseuse de rêves.Pourtant, elle reste sobre et ne se prononce pas tout de suite. Que va-t-elle faire de ses huit voix ? Bien que personne ne l’imagine se rallier à la droite, elle est très rancunière et pourrait le faire payer très cher assurant que « samedi [4 juillet] Marseille ne se fera pas sans ses quartiers Nord ». Historiquement de gauche et détestant depuis toujours les agissements de la droite marseillaise, Samia Ghali devrait normalement se rallier au Printemps Marseillais sans trop de difficultés. Elle demande dans un premier temps le poste de Première Adjointe au maire, carrément. Le Printemps Marseillais refuse. Michèle Rubirola et Samia Ghali campent sur leur position. Aucun accord n’est formulé le jour du vote. Tout peut encore arriver …

La droite a de son côté misé sur un rapprochement avec le RN. Guy Teissier est à la manœuvre, maintenant que c’est lui le candidat à la mairie, il tente le tout pour le tout afin d’être élu. Une alliance avec le RN permettrait d’être élu dès le premier vote, évitant le coup de force sur l’âge des candidats en cas d’égalité. Car même si le Printemps Marseillais et Samia Ghali tombent d’accord, 42 + 8 = 50 alors que la majorité absolue est à 51 …

Le parti LR désapprouve cette méthode. Les « arrangements » ce n’est bon qu’à Marseille visiblement. Christian Jacob (président du parti LR) et Renaud Muselier (président de la

région PACA) rentrent dans les négociations et interdisent les « arrangements » avec le RN.

Pour protester contre ces « arrangements » Lionel Royer-Perreaut conseiller municipal LR se porte également candidat, contre Guy Teissier, créant la cacophonie à droite.

La vraie inquiétude se trouve bel et bien autour des 9 conseillers municipaux du RN. Que vont-ils faire ? S’ils votent pour Guy Teissier (qui leur a tendu la main) il sera élu dès le premier tour : 42 + 9 = 51.


Samedi 4 juillet 2020 : le dernier épisode du feuilleton, vers la happy end ?

La séance du Conseil Municipal du samedi 4 juillet 2020 fut quelque peu mouvementée. Lors de cette séance, le maire de Marseille a été désigné. Ce sera d’ailleurs la maire.

N’ayant pas encore de maire attitré, la séance doit être présidée par le doyen du Conseil Municipal. Mais, comme vous l’avez notifié, le doyen du Conseil Municipal n’est autre que Guy Teissier, le candidat finalement choisi par LR pour occuper le siège de maire. Guy Teissier refuse donc de présider la séance. Il ne devait sûrement pas aimer la situation de conflit d’intérêt, cela aurait été trop visible si la droite avait fait un coup d’Etat tout de suite…

Finalement, la seconde doyenne, Marguerite Pasquini, élue avec Samia Ghali, accepte de présider la séance. Il faut savoir que Marguerite Pasquini est une amie personnelle de Samia Ghali. Et cela va avoir son importance …

Le vote va avoir lieu, mais Stéphane Ravier conteste le fait qu’il y ait un vote sans débats. Il demande que les listes candidates se présentent. La présidente de séance refuse (le vote se fait sans débats selon la loi). Stéphane Ravier déclare donc que le RN ne présentera pas de candidat à la mairie et ne participera pas au vote. Il dénonce les « magouilles » en sous-entendant que la droite s’est rapprochée de lui et il quitte la salle avec ses huit conseillers municipaux. La séance est suspendue pour quelques minutes.

Le quorum passe donc de 101 conseillers à 92 et la majorité absolue de 51 à 47. Le Printemps Marseillais est soulagé du départ des 9 conseillers RN et peut désormais remporter l’élection

dès le premier tour si Samia Ghali se rallie. Samia Ghali est donc l’arbitre finale des

municipales marseillaises. Mais l’accord n’est toujours pas là … Il y aura donc trois

candidatures pour ce premier tour : Michèle Rubirola, Guy Teissier et Samia Ghali. Lionel Royer-Perreaut est finalement rentré dans les rangs après avoir reçu l’assurance qu’aucune alliance ne se ferait avec le RN. Le premier tour se passe. Michèle Rubirola 42, Guy Tessier 41, Samia Ghali 8, vote nul 1. Pas de majorité absolue.Le Printemps marseillais demande une suspension de séance. Elle durera pendant près de deux heures avant qu’une autre suspension soit décidée pour la « pause du déjeuner ». La vérité c’est que le Printemps Marseillais et Samia Ghali sont en pleine négociation …La séance du Conseil Municipal reprendra plus de 4h après le début de séance. Le deuxième vote va être effectué.

Samia Ghali demande la parole avant le second vote. Elle retire sa candidature et apporte son soutien à Michèle Rubirola (son « amie ») et au Printemps Marseillais.

Michèle Rubirola est donc élue avec une majorité absolue de 50 voix sur 92.

Marseille a une nouvelle « bonne maire » :

Il y a le Cristo Redentor sur le Corcovado à Rio. Il y a le Sacré-Chœur sur la bute Montmartre à Paris. Et il y a Notre-Dame de la Garde à Marseille. Chaque ville a son monument religieux emblématique. Chaque ville a son lieu de pèlerinage particulier. Mais une seule ville possède une « Bonne Mère » veillant sur sa cité, et cette ville c’est Marseille !

La « Bonne Mère » est devenue au fil du temps bien plus qu’une simple basilique, c’est une réelle institution. Un lieu de passage obligatoire pour tous les habitants de la ville. Un emblème. La « Bonne Mère » veille sur Marseille, elle la protège. Mais depuis le 4 juillet 2020 la « Bonne Mère » n’est plus seule. Elle n’est plus unique. On lui a volé son nom, on lui a usurpé son statut. Michèle Rubirola a remporté la mairie de Marseille. Elles sont donc deux. Deux « bonnes mères » pour une même ville, ou plutôt, une « Bonne Mère » et une « bonne maire ». Du moins on l’espère. On espère que Michèle

Rubirola sera une « bonne maire », la « bonne maire », quitte à remplacer la renommée de la basilique … C’était le récit d’une élection municipale pas comme les autres. Parce qu’à Marseille rien n’est comme ailleurs. Tout est différent. Tout est plus beau, tout est plus grand. Marseille est une ville à part, différente. En vérité, gagner la mairie de Marseille c’est comme gagner la présidentielle.

C’est pas la capitale, c’est Marseille bébé.


Arthur Bauchet






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