Que dire sur le « plus vieux métier du monde » ? Comment est-ce même possible de s’y opposer ? Comment argumenter contre une des plus anciennes pratiques sociales ?
Je pourrais commencer par expliquer le commerce esclavagiste, parler du viol des prostituées, des déviations de langage, de la sexualisation du corps féminin… Ce sont autant d’angles intéressants et qui méritent tous d’être traités en détail. Cependant, le résultat donnerait plus un contenu s’approchant du mémoire que de l’article ; je vais donc me concentrer sur la norme sociale.
Comment la commercialisation du corps humain comme un objet sexuel est-elle tant montée en généralité ? Malgré le fait que seuls 18% des hommes aient déjà eu recours à la prostitution en France (on note tout de même un taux de 70% au Japon) ; elle reste un phénomène très répandu dans l’imaginaire collectif. On considère ça comme normal d’avoir recours à la prostitution, mais aussi de croiser des prostituées sur la route. Si c’est normal parce que la prostitution est omniprésente depuis l’Egypte Antique, elle est amorale dans le sens où le phénomène s’inscrit en marge des valeurs morales habituellement présentes dans la société. Si la prostitution est aussi commune, c’est avant tout parce qu’elle s’inscrit dans un cadre patriarcal de domination physique et morale de la femme. En effet, l’homme qui subvient à ses besoins sexuels est valorisé dans la société ; et ce peu importe les moyens ; on citera ici la tête de l’Etat de la plus grande puissance mondiale : « si elle ne peut pas satisfaire son mari, comment peut-elle satisfaire le pays ? ». Ces propos peuvent paraître choquants ; mais ils ont la même explication sociale que le recours à la prostitution. C’est normal qu’un homme soulage ses besoins sexuels ; et ce peu importe les valeurs morales ; n’a-t-on pas interdit le commerce humain, n’est-on pas censé respecter l’autre dans son intégrité physique et morale ?
Au final, la prostitution fait partie des rares phénomènes sociaux immuables, peu importe l’époque, le lieu ou bien l’éducation, et contribue toujours un peu plus à résister à l’extrémisme féministe, et aux progrès sociaux.
Par Agathe Le Gavrian
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