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  • Photo du rédacteurAlbert Controverses

DOSSIER : POUR la légalisation de la prostitution

Dernière mise à jour : 24 mars 2020

Aux origines de la prostitution On entend souvent dire que « la prostitution est le plus vieux métier du monde » … rien n’est moins sûr ! En revanche, les premières formes de prostitutions étaient religieuses. Oui, de la « prostitution sacrée ». Par la suite, ces pratiques ont cessé et ont été pratiquées de la façon que nous connaissons aujourd’hui. La prostitution était souvent un moyen de subsistance pour les plus pauvres, des femmes marginalisées. Certains disent qu’elle institutionnalisait les rapports de domination homme-femme. Or, il est un peu réducteur de ne considérer que cette facette de ce qui, plus qu’une activité, est à la fois un métier et un fait de société.


Un milieu stigmatisé et débordant de stéréotypes Avant tout, faisons trêve de quelques banalités. Contrairement à ce que l’on peut penser, c’est une industrie qui n’est pas seulement contrôlée par les hommes. Par ailleurs, toutes les personnes qui se prostituent ne sont pas des femmes, et toutes ne sont pas sous l’emprise d’un proxénète. La série Baby de Netflix offre d’ailleurs une perspective intéressante sur le sujet : la prostitution comme choix de vie. En fait, la prostitution est perçue négativement par l’opinion, en particulier car elle empiète sur l’espace public. En effet, le fait qu’elle soit à la fois illégale, et encadrée par des arrêtés municipaux (interdiction aux camionnettes de stationner, interdiction d’exercer en appartement, dans un lieu dédié…etc), poussent les prostitué.e.s à investir la rue. On est d’accord qu’il y a mieux… Ce qui nous amène à l’objet principal de cette tribune, à savoir les avantages de la légalisation de la prostitution en France.




Les avantages de la légalisation Le premier principe généralement invoqué est celui de « libre disposition du corps humain », qui renvoie aux libertés fondamentales. Pour les fans de droit administratif, la Cour de Cassation l’a en fait défini comme « principe essentiel du droit français ».


Mais allons plus loin.


Légaliser la prostitution, c’est la faire entrer dans le droit du travail. Avec une médecine du travail pour les travailleurs du sexe, la comptabilisation de leurs années de travail et leurs cotisations, et donc le droit à une retraite décente. Par ailleurs, pour faire sourire les plus capitaloches d’entre nous (coucou Macron), la légalisation de la prostitution ferait bondir le PIB. C’est une économie qui est pour l’instant non comptabilisée et dite « sous-terraine ». Si on se met à la déclarer, la croissance bondit, c’est sûr. Pour exemple, en 2012, la Banque d’Italie a évalué la valeur de l’économie « criminelle » (drogue et prostitution) à 10,9% du PIB… Ensuite, la légalisation, c’est reconnaître le métier de prostitué.e. Quelles conséquences ? En premier lieu la possibilité de bénéficier du statut d’auto-entrepreneur.euse, qui comprend une protection sociale et des avantages fiscaux. Ainsi référencée auprès de l’Insee, la personne est identifiée auprès de l’Etat comme travailleur.euse du sexe. Ensuite, la possibilité d’être protégé.e des influences des proxénètes et de tout trafic humain par la justice. Par exemple, les Pays-Bas ont opté pour la légalisation de la prostitution depuis octobre 2000. Y a-t-il eu un cataclysme ? Je ne crois pas.


Par Florence Kbaier

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