Lorsqu’il croit en une religion, en un dieu quel qu’il soit, l’Homme choisit de vivre selon des principes qui lui sont dictés, de suivre les règles inscrites dans des écrits sacrés et de se plier à un grand nombre de rituels et d’interdits. Et toutes ces pratiques sont supposées avoir un but précis, faire de l’Homme un Homme moral. «La vie sans religion est une vie sans principe, et une vie sans principe est comme un bateau sans gouvernail» disait Gandhi. C’est dans cette optique que les religions définissent comme «péchés» tout ce qui leur paraît être un vice.
L’alcool est à consommer avec modération dans le christianisme et le judaïsme tandis qu’il est formellement interdit dans l’islam : « Ce qui provoque l’ivresse en grande quantité est interdit même en petite quantité ». C’est également le cas du tabac, de la drogue et de tout ce qui peut entraîner une dépendance et détériorer notre santé qui est un «cadeau de Dieu». En effet, être dépendant empêcherait le fidèle d’accomplir ses «plus hautes tâches» telle que la prière.
On peut également parler de «l’abus» en général qui, lui aussi, est un vice car le croyant ne doit pas se laisser guider par ses pulsions et doit rester maître de son corps et de son esprit. L’excès d’argent par exemple est interdit car il n’a aucune valeur aux yeux de Dieu, il n’est donc pas censé en avoir aux yeux des Hommes et encore moins faire son bonheur. L’avarice fait d’ailleurs partie des sept péchés capitaux dans la religion chrétienne tandis que l’aumône aux nécessiteux (zakat) fait partie des cinq piliers de l’islam. Des pratiques comme le ramadan ou le carême ont elles aussi pour but de rapprocher le croyant des plus pauvres. Alors que ces vices peuvent paraître évidents à contourner pour certains, d’autres sont plus inattendus comme celui qui consiste à participer à des jeux de hasard : cela reviendrait à placer sa foi en dehors de Dieu.
Les sept péchés capitaux sont l’exemple parfait de la tentative. Lorsqu’il croit en une religion, en un dieu quel qu’il soit, l’Homme choisit de vivre selon des principes qui lui sont dictés, de suivre les règles inscrites dans des écrits sacrés et de se plier à un grand nombre de rituels et d’interdits. Et toutes ces pratiques sont supposées avoir un but précis, faire de l’Homme un Homme moral. «La vie sans religion est une vie sans principe, et une vie sans principe est comme un bateau sans gouvernail» disait Gandhi. C’est dans cette optique que les religions définissent comme «péchés» tout ce qui leur paraît être un vice. source : L’Express 5 religieuse de créer un Homme bon et de bannir tout vice de son comportement. La Colère, l’Envie, l’Orgueil, la Gourmandise, la Paresse, la Luxure, et l’Avarice sont les péchés à éloigner à tout prix de l’Homme pour lui inculquer une morale infaillible, essayer de faire de lui quelqu’un de fondamentalement bon.
Mais comment ne voir que ce côté bienveillant dans la définition du vice par la religion quand la moitié de l’Humanité le porte en elle, quand l’incarnation de ce dernier demeure la Femme elle-même ? Rusée, insatiable, incapable de résister à ses désirs, elle sème le désordre dans l’ordre public. Dans le christianisme, le péché originel qui provoque la souffrance de toutes les générations d’Hommes durant leur vie terrestre est commis par Eve, incapable de résister au fruit défendu, seul interdit du Jardin d’Eden. C’est Eve qui se laisse persuader par le serpent puis qui convainc Adam de partager le fruit avec elle. Cela entraîne leur chute, l’homme est condamné au travail pénible pour se nourrir et la femme à enfanter dans la douleur.
Ce récit peut être vu comme le symbole de la prise de conscience de la sexualité de l’Homme. Certaines interprétations considèrent même le «partage du fruit» comme la métaphore des premières relations sexuelles, puisque c’est seulement après que la nudité est perçue comme un vice, tout comme les relations sexuelles, le «pêché de la chair», qui depuis Adam et Eve se transmet à tous les Hommes.
Dans le monde musulman, la nudité est moins taboue puisqu’on y retrouve des endroits comme les hammams, et la responsabilité du «premier des vices» est partagée entre l’homme et la femme. Cependant, c’est après ce péché que s’établit la domination de l’homme sur la femme, jusque dans la sexualité où celle-ci doit rester passive, et seul le mariage peut rendre la femme «licite» pour l’homme. En dehors du mariage, des pratiques telles que la fornication ou l’adultère (zina), sont punies, au même titre que le vol ou la consommation de vin par l’add. Il s’agit de la mort, du source : ma Lecturothèque châtiment corporel ou de l’enfermement. En revanche, on peut noter que ce ne sont pas les punitions indiquées en cas de meurtre.
Dans une branche du christianisme incarnée par les cathares, même le mariage sera contesté puisqu’ils considèrent que celui-ci légitime l’union charnelle de l’homme et de la femme, vice originel. D’ailleurs, que ce soit au sein du mariage ou en dehors, la chasteté est considérée, dans l’islam comme dans le christianisme, comme un préliminaire nécessaire à la perfection.
Si la sexualité est parfois définie comme le vice ultime selon les interprétations des textes sacrés, les religions sont unanimes quant à la perception de l’homosexualité ou de la transsexualité. Dans chacune des trois religions monothéistes, Dieu crée l’Homme et institue deux sexes qui sont complémentaires.
En effet, si la Genèse explique «qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul», il est encore moins bon qu’il soit avec un autre homme. Les relations homme/ femme sont un échange exclusif et c’est uniquement pour «s’attacher à une femme» que l’homme quitte ses parents. L’homosexualité est donc un vice comme le montrent également les épisodes du crime du peuple de Loth, présents à la fois dans la Bible et le Coran. Dans ce récit, la ville de Sodome -ou cité de Lût- est détruite dans le feu par colère divine après la dénonciation de leur «énorme péché» : les pratiques sexuelles entre hommes. Il est le fondement de Les 7 péchés capitaux sont l’exemple parfait de la tentative religieuse de créer un Homme bon et de bannir tout vice de son comportement. Ce sont les péchés à éloigner à tout prix de l’Homme pour lui inculquer une morale infaillible, essayer de faire de lui quelqu’un de fondamentalement bon. 6 la condamnation de l’homosexualité par la religion. On retrouve dans les textes sacrés des mots purement inventés pour incriminer ces pratiques telles que «abomination» dans la Torah ou «perversion sexuelle» et «déviationnisme» dans le Coran.
Dans le christianisme, des conflits commencent à s’installer entre différentes visions, certains considérant que seule la pédérastie est un vice, d’autres que le problème provient du sentiment amoureux et d’autres encore qui persistent à diaboliser l’homosexualité conseillant même des «thérapies de conversion».
La transsexualité est également perçue comme un vice puisque Dieu a créé deux sexes bien distincts. Ainsi, le savant de l’Islam spécialiste de la communication des actes et paroles du prophète Mahomet, Ibn Handal déclarait «Le prophète a maudit les efféminés parmi les hommes et les hommasses parmi les femmes». On peut par exemple voir que le port de la barbe est conseillé pour les hommes tandis que les femmes ne doivent garder aucun poil. Si le prophète Mahomet dit luimême : «Certes, la route vers l’Enfer est parsemée de plaisirs et celle menant au Paradis parsemée d’interdits» ; on peut cependant remarquer que parmi tous les «interdits» que la religion définit comme «vices», certains se retrouvent pourtant au Paradis. Dans l’islam par exemple, le paradis autorise tous les interdits d’ici-bas tel que de multiples femmes pour les hommes vierges, tandis que les plaisirs déjà expérimentés sur terre seront absents de la vie éternelle. Ces conditions de vie post-mortem concernent néanmoins davantage les hommes que les femmes.
On peut expliquer ce paradoxe par la théorie d’Auguste Comte pour qui la définition du vice dans la religion n’est qu’un «instrument». Si elle peut certes établir une morale, elle rend également l’Homme plus docile et obéissant en jouant sur son sentiment de culpabilité.
Par Lili Auriat
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