La question du voile en Iran a fait couler beaucoup d’encre depuis l’instauration de son obligation légale en 2007, même s’il avait toujours été porté par les femmes dans l’histoire iranienne. En effet, si l’Iran est devenu une république théocratique islamique en 1979, l’obligation du port du tchador n’est apparue qu’au début du siècle. Une république théocratique est un système politique dont les principales normes se basent sur des textes religieux, ici le coran et donc la charia. Mais alors, pourquoi le voile est il devenu obligatoire en Iran, et cette décision légale a-t-elle entraîné des réactions ?
Le voile est donc devenu obligatoire en Iran en 2007, toutes les femmes doivent le porter, y compris les non musulmanes, les touristes ou les étrangères. Ainsi, la police effectue des contrôles dans les entreprises et les restaurants afin de s’assurer du respect de cette autorisation légale. Le général Ahmad Reza Radan a justifié cette répression par sa volonté d’agir « durement contre celles qui ne respectent pas la loi ». Depuis 2013 et l’élection du nouveau président, Hassan Rohani, les contrôles se sont calmés, notamment grâce a ses demandes d’indulgence vis a vis de ces entorses a la loi coranique iranienne. Malgré cela, les habitants de Téhéran ont été invités en 2019 à prévenir s’ils voyaient une femme non voilée au volant de son véhicule.
Depuis 2018, on voit une multiplication des actes de désobéissance des femmes par rapport à cette norme jugée dégradante et humiliante. Cette désobéissance se traduit notamment par le post de photos non voilée. En effet, dès la fin du mois de décembre 2017, des activistes féministes ont commencé a se battre pour le droit au choix du port du voile. Cette vague féministe a débuté avec la photo de Vida Movahed, une jeune mère qui a posté une photo d’elle sans son voile, et ce, en public. Pour certaines, cette obligation de porter le voile montre que l’Iran est revenu en arrière depuis la révolution de 1979, en effet, les femmes n’étaient pas obligées de se voiler à l’époque du Shah d’Iran. De plus, cette obligation de porter le voile vient avec d’autres inégalités. Par exemple le fait que le témoignage d’une femme vaille la moitié de celui d’un homme, le fait que le marché du travail ne soit composé que de 17% de femmes ou encore que la sortie du pays ne puisse se faire qu’en compagnie de son mari.
Finalement, en 2020, si les iraniennes se battent pour avoir le choix de porter le voile, c’est aussi le cas en France, où il leur est bien souvent reproché, notamment dans le monde du travail. Ainsi, cette stigmatisation du corps, les obligations vestimentaires imposées aux femmes sont bien internationales, elles sont en effet toujours, trop, ou pas assez couvertes. Cette situation pourra être résolue lorsqu’on demandera leur avis aux femmes, sans les juger ou exercer de pression dessus.
Par Emilie Géral
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