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Photo du rédacteurAlbert Controverses

Edito: La Honte de la Nation

Dernière mise à jour : 6 avr. 2021


Comme vous l’avez surement tous et toutes suivi nos chers IEP essuient les résultats de nombreuses années à jouer au « roi du silence » face aux violences sexistes et sexuelles qui concernent les élèves entre eux mais impliquent aussi des professeurs. Les témoignages commencent sur les groupes étudiants de Sciences Po Bordeaux et gagnent peu à peu tous les IEP de région. Ils fusent sur les réseaux sociaux, relayés par les associations féministes, les syndicats les étudiants eux-mêmes. Apparu lundi 8 février, le #sciencesporcs regroupe plus de 22 000 occurrences dès le lendemain. Certains comptes suivis par des centaines de milliers de personnes sur Instagram, tel que celui d’Anna Toumazoff « memespourcoolkidsfeministes », donnent de l’ampleur au mouvement.


Partout on tombe des nues, « Quoi ?! A Sciences Po aussi on viole ?! ». Malheureusement oui et cela ne s’arrête pas à l’enceinte de notre Bonne Maison. Les violences sexistes et sexuelles existent partout et les grandes écoles, comme tous les autres établissements d’études supérieurs, ne sont pas épargnées. Alors pourquoi cela choque-t-il tellement ? Parce que Sciences Po ’est une école prestigieuse, avec une réputation parfaitement lisse : c’est là que l’on fabrique « l’élite de la nation » qui pourrait se retrouver aux commandes du pays dans quelques années. Et c’est ça qui inquiète. Ce qui est reproché à Sciences Po, ce n’est pas tant les violences qui s’y déroulent que l’inaction des administrations qui bien souvent, et ce malgré leurs dires, sont au courant. Mais il ne faudrait quand même pas entacher le dossier de cet élève modèle, pas vrai ? Nos futurs dirigeants apprennent donc dans ce cursus d’excellence ce qu’est l’immunité. Lorsqu’on regarde les choses par ce prisme, on comprend mieux les accusations qui planent autour du ministre de l’intérieur, ancien élève de Sciences Po Lille qui a d’ailleurs démissionné de son poste au Conseil d’Administration.

Face aux langues de bois et au manque de considération des administrations, il est tant que les médias prennent le relais, que la parole se libère. Cependant, si les articles et émissions télé se multiplient, celles-ci ne répondent pas toujours aux attentes des victimes. Les médias, pour faire le buzz, sont surtout à la recherche de témoignages « choc » où l’administration n’est pas incriminée. Il est évident que cette dernière ne peut pas se substituer à la police mais ce n’est pas pour autant qu’elle doit rester inactive et j’espère que ce mouvement pourra aboutir à la mise en place de nouvelles mesures. Entre tout et rien…Il est peut-être temps d’instaurer des formations obligatoires sur le consentement, proposé par les associations féministes depuis plusieurs années, ou encore de réfléchir à un CRIT plus sécuritaire, ou tout simplement de faire un peu de ménage en suivant l’exemple de Frédérique Mion.


Le but de cet édito n’est pas de généraliser la situation, tous les sciences pistes ne sont pas des violeurs, et bien au contraire la majorité des étudiants soutiennent ce mouvement. #SciencesPorcs ce n’est pas la fin des IEP c’est un nouveau départ, une réputation meilleure pour un IEP qui assume ses travers et lutte contre.


Lili Auriat

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