Le 20 août 2020, Alexeï Navalny est hospitalisé en urgence en Sibérie après avoir perdu connaissance lors d’un vol à destination de Moscou. Cette perte de connaissance se révèle être plus tard un empoisonnement attesté par l’hôpital de Berlin dans lequel il a été transféré par sa famille. L’attestation d’empoisonnement d’Alexeï Navalny, principal opposant politique du président russe Vladimir Poutine, illustre bien malheureusement la
grave atteinte aux libertés politiques de la population russe, le pouvoir exerçant un véritable contrôle sur celles-ci. Le contrôle des libertés politiques par le parti au pouvoir “Russie unie” ne date bien évidemment pas de cet incident mais remonte à plus loin, Alexeï Navalny
n’ayant pas été la seule victime du pouvoir russe.
En effet, en 2015, un opposant russe du nom de Vladimir Kara-Murza se retrouve en soins intensifs pour une défaillance rénale due à une proportion anormale de métaux dans le sang. Cet homme politique est un opposant du gouvernement russe du fait de son statut de vice-président « d’Open Russia », mouvement d’opposition au gouvernement en place. Bien qu’il n’y ait aucun lien direct entre l’empoisonnement de Vladimir Kara Murza et le pouvoir russe, cet empoisonnement tout comme celui de Navalny montre bien la restriction des
libertés politiques de la population russe au sein du pays.
Il y a eu aussi le cas de la journaliste Anna Politkovskaïa qui a été assassinée en 2006. Etant une journaliste connue pour sa critique du gouvernement russe, son assassinat a eu une forte résonnance à l’étranger. C’est d’ailleurs à partir de son assassinat que les pays Occidentaux ont remis en question la « démocratie » et la politique de Vladimir Poutine.
L’empoisonnement de Navalny a d’autant plus d’importance du fait du contexte politique actuel de la Russie. Il faut savoir que Alexeï Navalny, ancien avocat, est un opposant politique de longue date à Vladimir Poutine. En effet en 2014, du fait de sa hausse de popularité au sein de la population russe, Navalny est victime d’un procès le condamnant à de la prison. Ce procès, jugé inéquitable par nombre de pays étrangers (l’Union Européenne et les Etats-Unis principalement), ainsi que la condamnation entraînent l’impossibilité pour Navalny de présenter sa candidature aux élections présidentielles russes de 2018. Laissant ainsi le monopole à Vladimir Poutine et à son parti.
Revenu en force en 2020, Alexeï Navalny reçoit de plus en plus de soutien au sien de la population russe, le pouvoir n’étant pas aidé par la crise sanitaire traversant le monde. En effet, le taux de satisfaction de la population envers le gouvernement atteint selon la presse russe, qui est elle-même contrôlée par le gouvernement et ne disant donc pas toute la vérité,
des taux historiquement bas, avec seulement 59 % de satisfaction. Cette baisse de popularité du gouvernement russe et de Vladimir Poutine accumulée avec la remontée de Navalny dans l’opinion publique fait de l’empoisonnement de celui-ci l’illustration de l’absence de libertés politiques du peuple. Son empoisonnement remet en cause le gouvernement russe dans sa gestion. Il faut en effet rappeler que les médecins russes s’étant occupé de Navalny ont d’abord réfuté la présence de poison dans son organisme, tout comme il faut rappeler la nécessité de l’intervention de CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) pour que la Russie accorde le transfert d’Alexeï Navalny dans un hôpital de Berlin. Tous ces événements montrent la position douteuse du gouvernement russe dans cet empoisonnement, de nombreux pays - avec la France et l’Allemagne en tête - exigeant donc une enquête transparente de la part de la Russie et certains autres, comme le Royaume-Uni, envisageant des mesures et sanctions contre la Russie.
Ainsi, bien que l’empoisonnement de Navalny nous ait montré l’atteinte aux libertés politiques en Russie, la médiatisation de cet acte peut aussi être un espoir de changement de politique au sein de la Russie ainsi que dans d’autres pays où les libertés sont contrôlées par le gouvernement.
Anaïs Velay
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