« N’ayez pas peur ! ». C’est par ces mots que Jean Paul II commença le 22 octobre 1978 son pontificat. Certes, la suite de ses paroles fait référence au Christ et à la religion, mais ces premiers mots du Pape, que l’on soit croyant ou non, doivent nous servir aujourd’hui. « N’ayez pas peur », n’ayons pas peur camarades, car si la situation d’aujourd’hui n’est pas des plus brillantes, notamment pour nous les jeunes, il existe des raisons d’espérer.
Un assombrissement de notre avenir qui ne doit pas nous faire perdre espoir
N’ayons pas peur car de tout temps, dans les heures les plus sombres et les plus compliqués, la lumière au bout du tunnel a surgi : Jeanne d’Arc pendant la Guerre de Cent Ans qui permit de sacrer Charles VII à Reims et de commencer à engranger des victoires face aux Anglais et aux Bourguignons, l’abolition des privilèges ainsi que la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen au début de la Révolution française ou encore la Résistance durant l’Occupation. Et aujourd’hui où se trouve la lumière au bout du tunnel ? Aujourd’hui, la lumière est là, elle est à nos portes : la conception, la phase de test et l’homologation rapide de différents vaccins, permettant à minima d’atténuer les effets de la COVID-19, sont l’une de ces lumières que nous devons entrevoir pour sortir de cette situation aujourd’hui catastrophique.
La situation actuelle et la gestion calamiteuse de cette crise par les différents acteurs ne rendent pas la situation très plaisante pour nous les jeunes, les étudiants, jeunes travailleurs, les plus précaires. Nous qui devions vivre ces années d’études et de jeunesse comme nos plus belles années, nous voilà stoppés net dans notre jeunesse. Oui il y a eu des ratés, oui il continue d’y avoir des ratés, et si face à l’imprévu des premiers mois de cette situation nous pouvions comprendre certaines décisions, aujourd’hui, la situation est toute autre : un sentiment d’être revenu à la case départ car nous sommes pratiquement dans la même situation qu’en mars-avril 2020 ; le sentiment d’abandon caractérisé par le sentiment d’être la cinquième roue du carrosse. Pourquoi ces sentiments dans notre génération ? La situation de notre génération n’a pendant longtemps durant cette crise pas été prise au sérieux ni par les politiques de tous bords, ni même parfois par certains enseignants, pourtant il faut continuer d’espérer, il faut continuer de croire en l’avenir, il faut construire ce futur qui - espérons-le - sera des plus radieux.
Engageons-nous pour construire un avenir qui nous rassemble et qui nous ressemble !
N’ayons pas peur ! N’ayons pas peur et construisons ensemble l’avenir. Prouvons à toutes ces personnes qui ont tant dénigré notre génération durant cette crise de quoi nous, jeunes, sommes capables. Oui l’avenir ne s’annonce pas rose du fait de la crise mais aussi d’autres crise qui été déjà présentes avant : crise environnementale, crise sociale, chômage, apparition de la question du déclassement, j’en passe et des meilleurs ! Mais malgré ces difficultés nous avons su leur montrer de quoi la jeunesse de France était capable : s’unir pour défendre ses idées. Certes, bien souvent, ces idées peuvent prendre la forme d’une adhésion à des partis politiques aux idéologies variées, toutefois, on notera l’apparition de mouvements de jeunesse apolitique ou indépendante. En effet, face aux crises environnementales, sécuritaires, sanitaires et sociales, nous, les jeunes, nous avons toujours su répondre présents pour montrer par notre engagement que nous n’avons pas peur du futur, et même que nous somme force d’action et de proposition pour créer un meilleur futur que celui qui nous est aujourd’hui promis.
Ainsi, nous les jeunes, face au climat anxiogène lié à la dégradation de la situation sécuritaire suites aux différents attentats qui ont endeuillé la France notamment en 2015, avons pour certains choisis de nous mettre au service de la société. Cette volonté d’être utile à la société et donc de montrer que nous n’avions pas peur passe par l’engagement au sein des forces armées et de sécurité de notre pays que ce soit dans les forces d’active ou dans la réserve opérationnelle. Ce fut le premier de nos actes pour montrer que nous n’avions pas peur et que nous voulions changer les choses pour obtenir un meilleur futur. Certes, à certains moments, nous avons pu nous lever, avec d’autres, contre certaines mesures jugées liberticides telle la Loi dite Sécurité globale, mais toujours dans l’espoir d’un avenir radieux et possible, malgré ce sentiment d’insécurité liés aux attentats et à leur instrumentalisation par certains groupes et partis politiques.
Le temps avançant, nous, les jeunes, avons su nous lever contre d'autres crises. Tel fut le cas avec dès septembre 2018 les premières “marches climat” qui se sont accentuées en 2019, avec chaque vendredi de plus en plus de participants. Là encore nous avons montré que les choses bougent, que face à l’urgence climatique, nous ne pouvions rester là à nous morfondre mais que nous devions agir pour notre futur puisque ceux qui doivent normalement nous le construire ne s’en occupaient pas. En parallèle de ces manifestations purement revendicatives, d'autres manifestations d’action de la jeunesse ont commencé à apparaître afin de faire évoluer les mentalités. C’est ainsi que se sont développées les cleanwalk, dont l’objectif est d'organiser le ramassage des ordures abandonnées en pleine nature ou en ville le plus souvent sur une après-midi. Grâce à ces différentes formes de mobilisations, le gouvernement a ainsi été obligé de réagir en proposant des évolutions législatives que certains peuvent, sans doute à juste titre, juger insuffisantes, mais qui marquent cependant le début d’une prise de conscience de nos politiques de cette question grâce aux mobilisations de jeunesse.
Enfin, quoi de mieux pour finir sur ces engagements étudiants lors de moments difficiles que de parler des engagements de la jeunesse durant cette crise sanitaire ? Certes, beaucoup d’entre nous ont souffert, souffrent et souffriront de cette crise, que ce soit dû à la précarité financière, alimentaire ou aux manques de relations sociales depuis maintenant un an, mais dans cette tempête des accalmies sont apparues. Ainsi, la solidarité étudiante s’est organisée pour pallier aux fautes d’action rapide des services normalement compétents (État, CROUS ...) pour aider les plus précaires en organisant des distributions de colis alimentaires et de produits d’hygiène. Même des organisations étudiantes, comme le syndicat l’UNI, pourtant pas réputé pour leurs actions sociales, se sont mises à participer à ces distributions ainsi qu’aux revendications estudiantines. De plus, les campagnes sur les réseaux sociaux, pour informer l’opinion publique, médiatique et nos gouvernants de l’urgence dans laquelle certains de nos collègues et amis se trouvent, ont fonctionné. Ainsi sont apparus des mots-dièse comme “étudiant-fantôme” ou des comptes instagram créant des lignes d’écoute anonyme et gratuite pour aider les étudiant à préserver leur santé mentale. Ces différents mouvements prenant par la suite la forme de manifestation, manifestation des étudiants fantôme, pour montrer que nous les jeunes, nous ne sommes pas résignés face à ce futur qui semble bien sombre mais que pour qu’il redevienne rose nous avons besoin d’un peu d’aide.
N’ayons pas peur de l’échec !
Enfin si des doutes persistent encore parmi vous à la lecture de cet article sur la nécessité d’être optimiste et de ne pas avoir peur car vous avez notamment peur de l’échec, dites-vous bien que l’échec n’existe pas, ou du moins, il peut ne plus exister selon ce que nous faisons de cet échec. En effet, comme le résume la célèbre phrase de Nelson Mandela : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends ». Ainsi même si vous échouez mais que vous tirez des leçons positives de vos échecs, alors vous n’échouerez plus. Dans le même ordre d’esprit, il faut se souvenir que lorsque l’on se fixe un but à atteindre, il ne faut pas s’attendre à avoir une route qui soit tracée toute droite, mais que cette route peut être sinueuse. En ce sens, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille et cette crise sanitaire en est la preuve. Toutefois, dans ces situations les plus sombres pour arriver à son objectif vers un futur qui chante, il ne faut pas oublier ce qui pourrait faire office de mantra : « Avancer ? Toujours ! Reculer ? Parfois ! Renoncer ? Jamais ! ». Ne renonçons pas à nos objectifs et à ce futur radieux que nous voulons et que nous pouvons construire à la moindre difficulté, c’est en surpassant ou en contournant cette difficulté que l’on arrivera à les atteindre. N’ayons pas peur d’affronter ces difficultés pour qu’ensemble par nos différentes actions et engagements, nous puissions construire des lendemains qui chantent, et pouvoir être dans un « pays où les gens au creux des lit font des rêves ».
Maxime Alain-Guenat
Comments