2035, Chicago, des robots dotés d’intelligence artificielle parfaitement intégrés au quotidien des hommes, des assistants parfaits, peut-être un peu trop…Que se passerait-il si ces robots avaient la capacité de désobéir aux lois d’Asimov ? Seraient-ils capables de se retourner contre leurs créateurs ? De tuer ? Et si un robot pouvait rêver et avoir des sentiments, la machine deviendrait-elle supérieure à l’Homme, qui serait contraint de se soumettre ? Ce sont les questions que soulève le scénario apocalyptique du film I,Robot de Axel Proyas. 2035 ce n’est pas si loin, alors, fiction ou réalité ?
La technologie fascine l’Homme autant qu’elle l’effraie. Celui-ci a toujours tenté d’imaginer ce que serait le futur, quels progrès pourraient y être faits…Les robots et autres machines que l’on développe sont de plus en plus performants, de plus en plus intelligents. Mais y a-t-il des limites à ce progrès ? Les scénarios catastrophes se multiplient incitant toujours l’Homme à ne pas être trop ambitieux, à ne pas créer un monstre qui le surpasserait. C’est cette perte de contrôle qui effraie, d’autant qu’aujourd’hui, bien qu’il n’y ait pas de guerre robots VS Hommes en prévisions, nous sommes déjà soumis aux machines. Comment ferions-nous sans cet écran dans notre poche pour savoir où est la poste la plus proche, comment déboucher un évier, le titre du film avec Will Smith et les robots là, mais si tu sais, bon attend je cherche. Nous lui posons toutes les questions qui nous passent par la tête, des plus pratiques aux plus futiles, et ils nous sont d’autant plus nécessaires en cette période de pandémie où ils nous permettent de travailler et de garder un minimum de lien social.
Faut-il donc se méfier du progrès ? Peut-il être arrêté ? Ce sont des questions qui dépassent bien sûr le cadre technologique, ce qui complique les réponses. Comment pourrions-nous nous méfier du progrès social qui apporte à la société tolérance et vivre ensemble, du progrès scientifique qui nous permet d’aller sur la lune, de sauver des vies, de fabriquer des vaccins… Pourtant, chaque activité poussée à l’extrême, dépassant un certain cadre peut devenir viciée. C’est cette approche extrémiste qui conduit à des dérives eugénistes par exemple. Il y a donc un cadre à fixer et cela peut être celui de l’éthique, de la morale. Tant que le progrès respecte les valeurs et les vies humaines alors il est bénéfique et à rechercher. S’il devient dangereux, immoral alors il rencontre là sa limite. Mais les questions éthiques sont bien sûr plus complexes que ça et divise la population. Pour ou contre l’euthanasie humaine par exemple, ou ce que certains appelle « le droit de mourir dignement » ? La question n’est pas si vite répondue.
Quoi qu’il en soit, le progrès n’est jamais donné, et, bien qu’il ait peut-être des limites, il doit être recherché, défendu face à cette peur du changement, cet attachement aux traditions qui souvent paralysent nos sociétés. Combien de fois a-t-on appelé « folie » une avancée significative en science, en politique…Il doit être inventé, imaginé, il doit émerger de l’esprit humain car, par définition, il n’existe pas encore dans notre présent. Il faut y croire, mais « croire au progrès ne signifie pas qu’un progrès ait déjà eu lieu » comme le dit l’auteur Franz Kafka.
Lili Auriat
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