Le 3 novembre dernier fut un jour important pour les Américains. Jour semblable à bien d’autres dans nombre de pays, il avait une toute autre signification pour les Etats-Unis, dernier jour où le peuple américain pouvait aller voter afin d’élire leur président. Ce jour fut le dernier jour de vote dont les résultats ont mené le candidat démocrate Joe Biden à la tête de la première puissance mondiale. Cette élection fut d’une particulière importance, caractérisée par la volonté d’une grande partie du peuple américain d’évincer le président alors à la tête du pays : Donald Trump.
Cette élection, aucunement semblable aux précédentes qu’a pu connaître le pays du fait de la crise pandémique de Covid-19 dont les Etats-Unis sont l’une des principales victimes, est paradoxalement marquée par son nombre de participants. Plus de 160 millions de votants (66,9%), nombre ayant été notamment possible du fait des modalités de vote comme l’instauration pour cette élection du vote par courrier afin de réduire les risques de cas de Covid-19. Ce taux de participation inespérée, notamment parmi les minorités du pays qui avaient pour habitude de s’abstenir lors des élections, fut d’une grande symbolique à l’ère où l’égalité est scandée, à l’ère où la population réclame cette égalité qui lui est due à travers principalement le mouvement Black Lives Matter.
Cette élection, symbole d’une volonté d’égalité et de justice de la population, s’est ainsi illustrée à travers le résultat, élisant Joe Biden et sa colistière Kamala Harris à la tête des Etats-Unis. L’élection, en tant que vice présidente, de Kamala Harris, première femme élue à ce poste qui plus est afro et indo-américaine, fut pour toute la population américaine et dans bien d’autres pays comme la France, un espoir d’évolution des mentalités, un espoir enfin d’égalité entre tous dans ce pays malheureusement connu pour son racisme omniprésent illustré à travers les diverses bavures policière à l’instar du meurtre de Breonna Taylor ou de George Floyd. Ce brusque changement entre le président sortant, Donald Trump, ne faisant qu’exacerber ces violences et ces inégalités et la nouvelle vice-présidente, Kamala Harris, fut un symbole de cet espoir d’égalité et l’illustration même de l’évolution des mentalités d’une partie de la population. Comme l’a dit Kamala Harris lors de son discours de victoire : « I may be the first but I won’t be the last » (“Je suis peut-être la première mais je ne serais pas la dernière [à ce poste]” ndlr).
Les élections américaines avaient pour but d’élire le président et le vice-président des Etats-Unis mais il ne faut pas oublier l’élection de la chambre des représentants et d’un tiers du Sénat. Tout comme nous avons pu le voir lors du résultat des élections présidentielles, les élections sénatoriales ont, elles aussi, été caractérisées par le nombre d’élus représentant des minorités comme Alexandra Ocasio-Cortez (AOC) pour la communauté afro-américaine. Mais ces élections sont principalement caractérisées par l’élection de la première sénatrice transsexuelle, Sarah McBride, symbole fort de l’évolution des mentalités et d’une progression vers l’égalité de tous.
Ainsi nous avons pu voir que les élections américaines de cette année, qu’il s’agisse des élections présidentielles ou des élections des représentants et sénatoriales, ont pu illustrer l’espoir d’un changement au sein de toutes les sociétés où l’égalité entre tous n’est pas encore effective. Avec l’élection de la première sénatrice transsexuelle et de la première
vice-présidente afro et indo-américaine en 2020, nous pouvons espérer l’acceptation de cette nécessité d’égalité entre tous par les Américains réfractaires. Cependant il faut dire que l’épopée des élections américaines est loin d’être terminée avec Donald Trump qui conteste le résultat des élections, refus sans précédent dans l’histoire politique américaine !
Anaïs Velay
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